vendredi 22 mars 2013

Sur les traces des archis qui ont construit Rennes

Maillols, Arretche, Regnault, Nitsch... Connus ou méconnus, ces architectes ont construit une bonne partie de Rennes. Petite découverte de quelques-unes de leurs oeuvres dans le centre-ville, ce vendredi après-midi sous la conduite de Lionel Besnard, guide-conférencier de l'office de tourisme.

Photos Didier Gouray

Rendez-vous rue Saint-Martin à l'entrée du parc des Tanneurs, anciennement parc Bolelli. "Il a été aménagé par cette famille de tanneurs vers 1870" raconte le guide à la vingtaine de participants."Il n'est devenu municipal qu'en 1986". Impossible de le visiter actuellement, il est fermé en raison notamment de fouilles archéologiques: "On pense trouver des vestiges gallo-romains sur ce site d'occupation très ancienne".



 Direction l'Hôtel Dieu, construit sur les terrains de la Cochardière au milieu du XIXe siècle par Aristide Tourneux. "Il a remplacé l'hôpital Saint-Yves qui se trouvait tout près des quais. Cétait le plus vieil hôpital de Rennes" explique Lionel Besnard. "L'Hôtel Dieu a été conçu pour vivre en autarcie, il avait notamment sa propre boulangerie." Tout près de là, au 58 rue d'Antrain (photo) s'élève l'hôtel particulier de la Houblonnière "construit dans la seconde moitié du XVIIe siècle par Jacques Corbineau. Il a son frère jumeau: le manoir de la Louvière à Bruz." 


 Passage rapide devant l'hôtel Crespel, à l'angle de la rue de Vincennes, "sans doute de le dernier hôtel particulier construit à Rennes, en 1954." Fait de tuffeau et de schiste, il va être rénové (il en a bien besoin) par un groupe immobilier qui construit un ensemble immobilier dans le jardin de la demeure. En route pour la rue François-Broussais où au numéro 9 (photo) on trouve l'un des nombreux hôtels érigés à Rennes par Georges Nitsch à la fin XIXe et dans la première partie du XXe siècle. Mais cette rue est surtout celle où a vécu (au numéro 5, dans un immeuble qu'il n'a pas construit lui-même...) Arthur Regnault, connu pour ses églises romano-bysantine à bulbes, comme celle de Corpd-Nuds. On reparlera de l'architcte quelques rues plus loin.

A l'angle des rues Lesages et Jean-Guéheno, impossible de ne pas s'arrêter devant la Barre Saint-Just, l'une des oeuvres majeures de Georges Maillols (avec la tour Les Horizons notamment), réalisée à la fin des années 60. "On dit qu'à une certaine époque Maillols construisait la moitié des logements rennes" souligne Lionel Besnard. Souvent surnommé le Paquebot, la Barre Saint-Just "adopte un plan en croix et proposait un grand standing: acajou, grès émaillé, etc. L'ensemble de ses balcons représenterait plus de 2 kilomètres de long." 


En remontant la rue de Fougères, retour sur l'oeuvre d'Arthur Regnault. "Des recherches récentes ont livré des surprises, souligne le guide-conférencier. On s'est aperçu que Regnault a construit au moins une vingtaine d'hôtels particuliers à Rennes à partir de 1870, notamment dans le boulevard Sévigné." Et aussi cet ensemble (photo) construit en plusieurs temps du 61 au 67 rue de Fougères pour la famille Gilles entre 1905 et 1912, "en brique et béton imitant le tuffeau. On trouve des mosaïques Odorico de la première génération à l'intérieur."



Rue de Fougères toujours, face à l'hôtel Gilles cité plus haut, le resto U de la fac de droit: "C'est la première réalisation de Georges Maillols lorsqu'il arrive à Rennes en 1947. Il réalisera un autre Resto U en fin de carrière, celui de Beaulieu." L'actuelle fac de droit (photo) a vu le jour en 1963 sur les plans de Louis Arretche "qui a également construit les facs de Villejean et Beaulieu, le quartier du Colombier et le Liberté, après avoir commencé sa carrière par la reconstruction de Saint-Malo en 1948" souligne le guide. "Arretche est peut-être celui, parmi les architectes rennais, qui a eu les réalisations les plus importantes en France: la reconstruction de la passerelle du Pont des Arts à Paris, l'église Jeanne d'Arc à Rouen, etc".



Dernière étape devant le lycée Jean-Macé, qui à sa création au milieu du XIXe siècle par l'architecte diocésain Charles Langlois était le collège Saint-Vincent. Il a été pris par la ville en 1903 qui l'a profondément modifié, "transformant par exemple la chapelle en salle des fêtes". Cela n'empêche, l'ensemble a conservé son style toscan coloré qui tranche avec le reste du quartier.
Vincent Ménard


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